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SURVEILLANCE DES EMISSIONS PAR LES DRONES de SCHIEBEL

Un drone CAMCOPTER S-100 a opéré depuis le Cap Gris-Nez, dans le Pas-de-Calais, avec pour mission principale la surveillance des émissions de gaz polluants par les navires circulant dans la Manche. Conçu et produit par l’entreprise autrichienne SCHIEBEL, ce drone hélicoptère s’est une nouvelle fois révélé particulièrement fiable et exceptionnellement souple dans son emploi. 

© Nordic-Unmanned
Drone renifleur SCHIEBEL CAMCOPTER S-100
© Nordic-Unmanned
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De septembre à décembre 2020, un drone renifleur a été déployé à titre expérimental par la Direction des Affaires maritimes dans le détroit du Pas-de-Calais, une des régions les plus fréquentées au monde par les navires. Cette région bénéficie d’un régime de protection renforcée en matière de lutte contre la pollution de l’air. Le drone a été mis à la disposition de la France par l’Union européenne, via un partenariat avec l’Agence européenne pour la Sécurité maritime (AESM).  

Basé au CROSS Gris-Nez, le drone de type SCHIEBEL CAMCOPTER S-100 est opéré par la société Nordic-Unmanned. Il est équipé d’un senseur qui détecte et mesure l’oxyde de soufre dans le panache des gaz d’échappement des cheminées des navires, ce qui permet d’évaluer la conformité du carburant aux normes en vigueur en termes de taux de soufre.   

Le but de cette campagne expérimentale était d’éprouver les procédures de survol des navires et de mesure des panaches de fumées, ainsi que la fiabilité du senseur embarqué. À des fins de recoupement et de vérification des caractéristiques du carburant, cette démarche exigeait la coopération des services d’inspection des navires présumés en infraction au port d’escale suivant. Pour cela, la Direction des Affaires maritimes a obtenu le concours des autres Etats membres de l’Union Européenne. 

Malgré les conditions météorologiques difficiles, les émissions de 65 navires de commerce ont pu être mesurées. 14 de ces navires ont été estimés potentiellement en infraction et 11 d’entre eux ont pu être inspectés au port d’escale suivant, alors que le contexte sanitaire impactait l’activité de contrôle. Le drone a également apporté son soutien lors de quatre opérations de recherche et de sauvetage en mer. 

Bien que les contrôles au port n’aient pas permis de confirmer des infractions, cette campagne de mesure a permis d’offrir un outil de ciblage aux inspecteurs chargés par l’Etat du contrôle du port. De plus, cette expérimentation a apporté de riches enseignements technico-opérationnels sur l’emploi d’un drone. 

En France, ce projet présente deux atouts : son emplacement (zone à forte densité de trafic) et l’inscription du programme dans une approche régionale avec les autres Etats membre de l’Union européenne. Fort des résultats encourageants, le partenariat avec l’AESM sera reconduit au départ du CROSS Gris-Nez dès le printemps 2021 et pour une période de trois mois. 

Par ailleurs, notons que l’hélicoptère télé-piloté a volé avec une immatriculation civile française, délivrée par la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC). Les autres déploiements longue durée de CAMCOPTER S-100 au profit de l’AESM en 2020 ont été effectués en Croatie, en Finlande et au Danemark. Le Ministère de la Mer est la seconde administration française à mettre en œuvre des CAMCOPTER S-100, après le Ministère des Armées : ils sont en service avec la Marine Nationale depuis 2012.